Les 8 éco-gestes à adopter au jardin
Et si mettre en place des éco-gestes au jardin était plus facile qu’on ne l’imagine ? Déborah Simon, fleuriste chez Passion Verte, nous partage huit de ses astuces pour entretenir son jardin et son potager de manière durable.
1 - Miser sur le paillage pour protéger les plantes
Pailler son sol consiste à le couvrir, en plaçant aux pieds des plantes des matériaux organiques ou minéraux pour les protéger. Utilisé à bon escient, le paillage retient l’eau en limitant son évaporation, et évite ainsi les arrosages et le temps de travail. Une technique qui peut être appliquée au potager, au pied des jeunes arbres et arbustes, dans les massifs de plantes vivaces et annuelles ou encore au verger.
Un paillage minéral, issu de roches ou de graviers neutres, permet de limiter le désherbage et de maintenir la fraîcheur.
Sachez qu’il est parfaitement possible de réaliser un paillage maison à partir d’éléments trouvés chez soi, avec ses déchets de taille, une fois coupés par exemple. (Attention : le pH des arbustes taillés doit correspondre à celui des plantes que l’on souhaite pailler !)
Enfin, dans une démarche éco-responsable, créer un paillage en concassant des tuiles récupérées suite à des travaux, est également une belle idée, recommandée pour les arbustes, vivaces et rocailles. Une astuce zéro déchet qui offre en bonus un résultat esthétique à la clé !
2 - Poser une toile de paillage
Employée pour empêcher les mauvaises herbes de pousser, limiter l’évaporation d’eau et protéger le sol de l’érosion et du froid, la toile de paillage est une bâche utilisée pour les diverses plantations du jardin.
Elle se pose une fois le terrain retourné, aéré, nivelé et débarrassé des plus grosses pierres. Si les toiles en polypropylène sont les plus utilisées, il existe également une alternative écologique comme des modèles 100% biodégradables composés de jute et de chanvre.
3 - Installer un goutte-à-goutte
À l’aide de tuyaux percés, ou même de bouteilles usagées percées et placées directement au pied de la plante, l’eau se déverse en petite quantité et ne ruisselle pas. Cela permet également de réduire les pertes d’eau par évaporation. Si l’on croise cette technique à celle du paillage expliquée précédemment, l’arrosage n’est presque plus nécessaire.
Pour économiser l’eau et abreuver ses plantes en profondeur, rien de tel qu’un système de goutte-à-goutte. Quand l’arrosage traditionnel se contente d’hydrater la croûte de la terre lors de fortes chaleurs (la majorité s’évapore), le goutte-à-goutte, lui, abreuve la plante jusqu’à la racine.
4 - Donner une seconde vie à ses déchets naturels
Réutiliser ses déchets organiques, rien de plus naturel ! La technique la plus facile à mettre en œuvre est évidemment la création d’un compost dans lequel épluchures et autres déchets de cuisine sont déposés. Le terreau ainsi fabriqué contient minéraux et vie microbienne, parfaits pour nourrir la terre du potager.
Les déchets de tonte peuvent, eux, être utilisés en paillage à la décomposition rapide. Attention néanmoins à ne pas les utiliser fraîchement coupés. Afin d’éviter la fermentation, l’idéal est de les faire sécher au soleil, et d’attendre leur transformation en foin avant de les disposer aux pieds des tomates ou des haies, pour les protéger et conserver la fraîcheur.
5 - Opter pour les rotations de culture
Pour conserver un sol riche en minéraux, essentiel à la bonne pousse des légumes, il est important de mettre en place une rotation de culture dans son potager. C’est-à-dire de les changer d’emplacement d’une année à l’autre.
Chaque légume à des besoins nutritifs différents, et rejette des éléments bénéfiques à d’autres cultures. Les légumes à feuilles par exemple, comme les épinards ou les salades, ont besoin d’une quantité importante d’azote pour se développer. Cet azote est justement présent sur les racines des plantes légumineuses comme les haricots ou les petits pois. En échangeant leur place chaque année, vous équilibrez les minéraux présents dans votre sol, et faites profiter vos cultures des éléments dont ils ont besoin pour bien grandir.
6 - Utiliser du purin d’ortie
Le purin d’ortie évite l’utilisation de produits chimiques au jardin et peut, selon sa préparation, être employé de deux manières. Soit comme engrais pour stimuler la croissance des plantes, soit en répulsif à insectes, notamment contre les pucerons et les acariens.
Pour cela, il suffit d’arracher les orties (de grande taille et dont les graines ne sont pas encore apparues) puis de les mélanger à de l’eau.
Pour réaliser l’engrais, prévoyez 10 litres d’eau pour 1kg d’orties hachées. Laissez-les macérer une à deux semaines en remuant régulièrement. Lorsqu’il n’y a plus de bulles lors du brassage, c’est que la fermentation est terminée. Filtrez la solution et versez-la directement dans la terre.
Pour l’utiliser en répulsif, il faut réduire la concentration en orties de la solution. Prévoyez environ 20 litres d’eau pour 1kg d’orties. Après macération, il suffit alors de la pulvériser directement sur les plantes pour vous débarrasser des parasites.
7 - Faire fuir les nuisibles de manière naturelle
Pour dire adieu naturellement aux nuisibles qui viennent perturber l’équilibre de votre jardin, plusieurs solutions existent. Pour les pucerons sur les tomates par exemple, rien de tel que de planter à leur côté des œillets d’Inde aux propriétés répulsives.
Le lin lui, se révèle être un excellent répulsif contre les doryphores. Il suffit de le semer parmi vos rangs de pommes de terre lorsque vous les plantez.
Contre les insectes piqueurs, l’essence de Chrysanthème se montre particulièrement efficace une fois pulvérisée. Néanmoins cette méthode n’est à utiliser qu’en cas d’attaque massive car elle fait aussi disparaître d’autres insectes non nocifs.
Enfin, certaines hormones peuvent attirer comme repousser certains insectes. C’est le cas des pièges à phéromones qui reproduisent à l’identique l’odeur de la femelle moustique pour attirer le mâle dans ses filets.
8 - Oublier le gazon parfait
Nous sommes nombreux à rêver des pelouses vertes et parfaitement fournies des magazines, et qui semblent épargnés par les mauvaises herbes et les intempéries. Mais pour arriver à un tel résultat, il est souvent nécessaire d’avoir recours à des pesticides, des engrais et autres traitements. Incompatible avec une démarche éco-responsable, il est essentiel de rayer le gazon parfait de sa liste ! Un pissenlit, un trèfle ou un digitaire ne sont pas nocifs pour votre gazon et ne nécessitent pas d’être traités. Pour choyer votre pelouse, deux conseils : privilégiez le désherbage à la main et surtout pensez à tondre régulièrement !
Il existe aussi une autre plante qui reste basse, autonome en eau, et ne se tond pas : le Sedum. Il existe de toutes les couleurs, est persistant l’hiver, et est utilisé sur les toitures et les espaces sur lesquels on ne marche pas. Pensez-y !
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