Les solutions pour un gazon éco-responsable
Le gazon anglais n’est pas, comme son nom l’indique, adapté à tous les jardins et bioclimats. Pour les terrains les plus arides, comme celui du Domaine des Belles âmes, on se tourne plutôt vers des alternatives qui nécessitent moins d’eau. Mais quelles sont les solutions aussi esthétiques que éco-responsables à adopter ? On fait le point.
Dense et verdoyant, le gazon anglais n’a aucune chance de survivre dans un climat méditarranéen, sans dépenser des milliers de litres d’eau ( et beaucoup d’énergie pour tondre quasi quotidiennement l’été).
D’après l’Agence Régionale pour l’Environnement et l’Écodéveloppement Provence Alpes Côtes d’Azur, un asperseur d’arrosage automatique consomme environ 1000 litres d’eau par heure, soit 30 douches. En période de forte chaleur, un gazon peut consommer jusqu’à 6000 litres d’eau par jour ! Sans compter que pour garder son aspect impeccable, il est souvent nécessaire de l’entretenir avec des engrais et des désherbants chimiques. Peu compatible, donc, avec un jardin aux ambitions éco-responsables.
Les écogestes pour entretenir sa pelouse
À défaut de vous séparer du gazon déjà présent sur votre terrain, vous pouvez choisir de l’entretenir de façon plus éco-responsable.
Dans un premier temps, l’essentiel est de changer de regard, d’oublier le gazon parfait. Familiarisez-vous avec la diversité florale et ne traitez plus les pisselits, trèfles ou primevères qui ne sont pas nocifs pour votre gazon. Acceptez que votre pelouse jaunisse l’été, cela fait partie de l’évolution des graminés qui la composent. Elle reverdira lors des pluies de septembre.
Organisez votre jardin en différents espaces en déterminant les zones de vie dans lesquelles tout sera entretenu, et les zones plus sauvages où vous laisserez pousser la pelouse. Cette façon de composer les espaces donne du relief au jardin, et redonne sa place à la vie de la faune et la flore.
Réutilisez vos déchets de tonte, optez pour le mulching. Cette technique consiste à tondre sans ramassage, créant ainsi un paillis naturel d’herbes finement broyées. Pour cela, vous pouvez vous aider d’une tondeuse mulching. En laissant l’herbe sur place après la tonte, cette dernière se décompose plus facilement et votre pelouse se densifie. Vos déchets de tonte peuvent également servir comme paillage pour vos massifs ou vos haies.
Pour les jardins de petite surface, privilégiez la tonte manuelle. La tonte motorisée détruit en effet la majeure partie de la faune présente dans votre gazon sur son passage.
Maîtrisez vos arrosages. Lors des fortes chaleurs d’été, laisser jaunir sa pelouse est une première étape pour limiter sa consommation d’eau. Cependant, vous pouvez l’arroser au printemps, en cas de légère sécheresse. La règle d’or : arroser rarement mais longtemps. Pour que votre sol soit hydraté en profondeur et que les racines se développent, votre terre doit être mouillée sur 5 centimètres de profondeur.
Enrichissez votre pelouse naturellement. Plutôt que d’utiliser des engrais chimiques pour fertiliser votre gazon, adoptez les amendements naturels comme le terreautage (épandage de compost et/ou de terreau en couches). En automne, après avoir aéré votre sol, placez votre compost ou votre bon terreau sur une épaisseur d’un centimètre sur le gazon. Vous développerez ainsi la vie microbienne du sol et le rendrez plus résistant.
Les alternatives au gazon
Il est possible d’opter pour des gazons alternatifs. La plupart du temps, il s’agit de plantes tapissantes et couvrantes, capables de résister au piétinement et à la sécheresse. De multiples aspects esthétiques existent, se rapprochant plus ou moins d’un gazon classique. Pour les grandes surfaces, vous pouvez associer plusieurs espèces, afin que les herbes non désirées se confondent dans le mélange. L’ensemble de ces plantes alternatives nécessitent peu, voire pas d’arrosage. (voir exemples plus bas)
Les prairies fleuries, décoratives et sauvages, ne nécessitent pas d’arrosage et n’ont besoin d’être tondues qu’une à deux fois par an. Choisissez vos mélanges de graines en fonction de la hauteur que vous souhaitez et semez-les à l’automne, en préparant votre sol comme pour du gazon classique.
Quelle que soit l’alternative choisie, il est essentiel de prendre en compte l’exposition, le piétinement, le code sécheresse (c’est-à-dire le numéro correspondant au nombre de mois de sécheresse supportés par la plante) ainsi que l’aspect esthétique souhaité.
Quelques exemples de gazons alternatifs
Classés par code sécheresse, voici quelques végétaux permettant de remplacer le gazon au jardin.
- Code sécheresse 1
Le Zoysia Tenuifolia. Vert et dense, il ressemble à deux gouttes d’eau au gazon classique. Il est adapté aux zones ensoleillées et supporte les piétinements, aussi nombreux soient-ils.
Le Dichondra Repens. C’est un couvre-sol vivace qui supporte un piétinement modéré, idéal pour remplacer une pelouse. Attention, le Dichondra est sensible aux attaques de limaces.
La Frankenia Laevis. C’est une vivace tapissante qui fleurit au printemps et ne nécessite pas d’être tondue. Elle résiste à un piétinement intensif.
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Codes sécheresse 2 et 3
Artemisia Lanata. Cette vivace au feuillage argenté peut supporter trois mois de sécheresse, et est parfaite pour garnir les premiers plans de massifs. En revanche, elle souffre du piétinement !
Cynodon “Santa Ana”. Cette graminée est idéale pour créer une pelouse rustique et résiste très bien aux piétinements. Prenez garde à son côté envahissant.
Achillea Crithmifolia. Ces Astéracées résistent à deux mois et demi de sécheresse et à un piétinement modéré. Elles s’adaptent à tous les sols et poussent rapidement
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Code sécheresse 4
Centaurea Bella. Cette vivace adepte des terrains secs est à favoriser dans les zones ensoleillées. Résistant aux piétinements, elle est parfaite pour les joints larges et les pas japonais.
Orpin blanc (Sedum album). Ce sedum apprécie les zones ensoleillées et convient parfaitement pour les dallages, les joints et les pas japonais, mais ne résiste pas aux piétinements.
Brachypode rameux (Brachypodium retusum). Cette graminée s’adapte aux sols difficiles et secs. C’est un couvre-sol robuste qui supporte un piétinement occasionnel.
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