Aménager un jardin éco-responsable

Vous avez analysé votre terrain, repéré ses contraintes, listé vos envies et vos priorités… maintenant place à l’aménagement ! Élaboration des plans de la structure de votre jardin, choix des arbres, placement stratégique des différents types de terre… Déborah Simon, fleuriste chez Passion Verte, nous partage quelques-unes de ses astuces.

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Établir la structure géométrique de son jardin

Une fois les paramètres tels que le bioclimat, le type de sol, les arrivées d’eau et les limites de propriétés pris en compte, il est temps de passer à ce que l’on appelle la structure géométrique du jardin, sous la forme d’un plan réalisé sur papier.

La structure géométrique se base sur les endroits de vie, les axes de circulation mais aussi la mise en forme végétale (l’emplacement des massifs et des arbres solitaires). Les masses végétales permettront de donner du rythme à votre jardin et lui donneront du caractère. Les haies dessinent par exemple les contours d’espaces ou d’allées. Accompagnées de massifs, elles assurent la lisibilité du jardin. “On raisonne en termes de forme et de volume, le choix des espèces et des variétés de plantes n’interviendra qu’en dernier plan.” précise Déborah Simon.

Une fois ces plans réalisés, il est possible de piqueter, c’est-à-dire de délimiter les espaces à l’aide de piquets et de fils, afin de mieux se projeter et d’effectuer des changements tant qu’il en est encore temps.

Choisir ses arbres en fonction de leur développement racinaire

Vos plans sont établis, vous devez maintenant choisir vos végétaux. Pour cela, deux éléments sont à prendre en compte : l’enracinement et l’envergure de vos futurs arbres. 

Il existe différents systèmes racinaires :

  • Les enracinements pivotants, comme celui du chêne ou du sapin, qui se caractérisent par un pivot imposant qui s’enfonce en profondeur verticalement dans le sol. 
  • L’enracinement traçant quant à lui, détient un pivot peu profond qui laisse place à des racines s’étalant horizontalement à faible profondeur. C’est le cas notamment du peuplier ou de l’épicéa. Ce type d’enracinement est parfois caractérisé de “superficiel” dû à ses racines étendues proches de la surface.
  • L’enracinement oblique détient à la fois des racines horizontales, obliques et verticales.

Prenez garde aux essences ayant des enracinements superficiels. Certaines d’entre elles peuvent vite devenir envahissantes et menacer les revêtements de vos constructions. C’est le cas des saules-pleureurs, dont le système racinaire est si fort qu’il peut retenir des berges en bord de rivière. “Leur enracinement est très traçant, les racines peuvent se glisser dans des fissures et, en grossissant, endommager les fondations de votre maison.”, explique Déborah. A l’inverse, les arbres ayant un enracinement pivot peuvent, eux, endommager vos conduits souterrains, notamment sous l’effet du vent. Ils sont fortement déconseillés au-dessus des canalisations.

Pour rappel, le développement et l’envergure d’un arbre ou d’un arbuste est généralement proportionnel à la taille de son système racinaire. Sur des petits terrains, privilégiez les arbres de faible envergure pour éviter de futurs désagréments souterrains.

Respecter le développement foliaire des arbres

Si le développement du système racinaire est important, celui des branches et feuilles l’est tout autant. 

Lors de l’aménagement de votre terrain, respecter les distances de plantation entre les arbres est essentiel. Tenez compte de l’envergure de vos arbres à l’âge adulte pour espacer leur plantation. “Il est préférable que votre jardin soit un peu vide au début, et patienter le temps de la croissance de vos végétaux, plutôt que de planter un trop grand nombre d’essences et de les serrer.” Sans cela, ils se gêneront à taille adulte et causeront des désagréments, que ce soit dans votre sous-sol ou même chez vos voisins. Informez-vous sur les caractéristiques des plantes que vous achetez pour anticiper leur développement.

Il est également possible d’acheter des espèces d’arbres à la pousse bien particulière. C’est le cas par exemple d’une variété de chêne, le Quercus Fastigiata, qui pousse uniquement en colonne.

Placer stratégiquement sa terre végétale et ses gravats

Lors de l’aménagement de votre terrain, vous allez décaisser certaines zones de terre pour y créer des allées, des zones de parking ou encore une piscine. Vous vous séparez ainsi d’une quantité de terre de surface qui peut pourtant vous être très utile. 

Commencez par identifier sa qualité. S’il s’agit de terre végétale, fertile et utile pour faire pousser vos végétaux, conservez-la et servez-vous en de manière stratégique. 

Sur les axes de circulation, les zones de parking ou sous les terrasses, il n’est pas nécessaire d’avoir de la bonne terre. Profitez-en pour y enfouir les gravats concassés issus de vos travaux ou la terre de mauvaise qualité (pauvre en nutriment, polluée…) qui stabilisent le sol tout en limitant l’évacuation des déchets de chantier. Cette astuce a été utilisée au Domaine des Belles âmes. La terre végétale des zones de circulation a été remplacée par des gravats issus des travaux de rénovation et recouverts de calcaire. Cela a permis de récupérer la bonne terre pour enrichir le sol et favoriser la pousse dans les futures zones de plantation.

Idem pour la piscine. Jugée trop profonde et trop gourmande en eau, les gravats du chantier ont été utilisés pour réduire sa hauteur avant de couler par-dessus une nouvelle chape.

Pour conserver votre terre végétale, stockez-là et déplacez là aux endroits utiles. Si vous en avez une quantité trop importante, il est toujours possible de l’évacuer. Cependant, soyez vigilants, la plupart des entrepreneurs facturent l’évacuation de terre végétale et la revendent ensuite.

Tasser son sol

Que ce soit pour planter un arbre ou stabiliser son parking, il est primordial de bien tasser son sol.

Lorsque vous faites un remblai à l’aide de gravats, pressez-les, puis complétez avec du gravier calcaire pour boucher les cavités vides et donc éviter de futurs mouvements. Tassez et faites-les vibrer au maximum pour que ces derniers se glissent dans les interstices.

Une fois ces deux étapes réalisées, l’idéal est d’effectuer un tassement hydrique. C’est-à-dire arroser la surface à l’aide d’un tuyau pour faire glisser les graviers et remplir au maximum les interstices.

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